A l’heure où la cause environnementale ne fait plus débat et où plus que jamais le temps de l’action est arrivé, de nombreux consommateurs se tournent vers des modes d’alimentation vertueux. Suite à la diffusion d’enquêtes révélation sur l’utilisation des pesticides, le thé a récemment été pointé du doigt comme un très mauvais élève en la matière. Nous vous proposons dans cet article notre synthèse des enjeux.
Y-aurait-il un éléphant au milieu de la pièce dont personne ne souhaiterait parler ? Une vérité inavouable qui risquerait de déstabiliser un système qui arrange tout le monde : à la fois les consommateurs peu enclins à changer leurs habitudes mais aussi les entreprises dont l’évolution des pratiques pourrait être coûteuse. En tant que jeunes importateurs, nous avons eu l’occasion de découvrir l’envers du décor d’une industrie qui n’est pas aussi verte qu’elle aimerait le laisser croire.
Les pesticides dans le thé : le constat est accablant
En 2017 et 2018 ont été respectivement publiées en France dans 60 millions de consommateurs et UFC Que choisir, deux enquêtes qui ont eu l’effet d’une bombe car leurs conclusions sont accablantes.
| Nb de thés testés | Dont Nb de thés bio | Nb de thés avec traces de pest. | Nb maximal de pest. par thé | |
| 60 millions | 26 | 9 | 26 | 17 |
| Que choisir | 18 | 7 | 15 | NA |
Pour la première étude, sur 26 thés analysés, tous sans exceptions comportaient des traces de pesticides, même ceux portant le label bio. Certains des thés analysés présentaient même des traces de plus de 17 substances ou métaux à la fois. La seconde publication conclura que sur 18 produits testés, seuls 3 références ne présentaient pas de résidus de produits chimiques. L’un des journaux titrera même : « Essai : Les thés les moins contaminés », pour nous aider à choisir parmi les références les moins polluées…
Une réglementation différente selon les zones géographiques
Si les thés bio doivent par essence être exempts de tout pesticide, on pourrait se demander quelles sont les quantités tolérées dans les thés conventionnels ? Pour ce faire, rien de plus simple, car la Commission Européenne met à disposition une base de données gratuite et ouverte à tous qui recense les quantités résiduelles autorisées pour chaque pesticide présent sur le marché. Mais ces valeurs ne sont valables que pour le vieux continent. Ailleurs dans le monde, et y compris dans les pays producteurs de thé, les réglementations sont souvent beaucoup moins contraignantes.
« Les taux de résidus de pesticides autorisés
sont entre 60 et 400 fois plus élevé
en Asie qu’en Europe »
Prenons pour exemples les insecticides « Imidaclopryd » et « Flonicamid », fréquemment utilisés en Asie. Sur le marché européen, les taux résiduels autorisés pour ces deux substances sont respectivement de 0,05 mg/kg et de 0,1 mg/kg. A Taïwan et au Japon, les taux tolérés pour ces mêmes substances sont respectivement de 3 mg/kg et 10 mg/kg pour l’Imicaclopryd et de 10 mg/kg et 40 mg/kg pour la Flonicamid, soit des taux entre 60 et 400 fois plus élevé !
| Taux maximal en Europe | Taux maximal à Taïwan | Taux maximal au Japon | |
| Imidaclorpryd | 0,05 mg/kg | 3 mg/kg | 10 mg/kg |
| Flonicamid | 0,01 mg/kg | 10 mg/kg | 40 mg/kg |
On notera au passage que les quantités maximales tolérées sont entre 3 et 4 fois inférieures à Taïwan qu’au Japon, preuve encore une fois de la prise de conscience du pays sur le sujet.
Les autorisations sont le fruit d’intenses batailles pour les fabricants de pesticides
Lorsque la Commission Européenne répertorie une nouvelle molécule dans sa base, elle y applique un taux par défaut extrêmement bas, par principe de précaution. Elle se tient à cette règle sauf lorsqu’un industriel fait une demande argumentée, généralement sur la base d’études qu’il aura lui-même financées, et prouvant « l’importance » de tolérer un niveau d’utilisation « acceptable » d’un pesticide donné. C’est ce qu’on appelle plus communément le lobbying.
Or, la culture du thé en Europe est anecdotique. Les fabricants européens de pesticides ne produisent pas les substances qui sont utilisées pour la culture du thé en Asie : ce n’est tout simplement pas leur marché. Et de leur côté, les producteurs asiatiques de pesticides n’ont que très peu d’intérêt à dépenser des fortunes en lobbying auprès de la Commission Européenne, puisqu’ils ne vendent pas directement leurs produits en Europe. C’est pourquoi le taux minimal par défaut s’applique presque systématiquement aux substances les plus répandues en Asie.
« les producteurs asiatiques de pesticides
n’ont que très peu d’intérêt à dépenser
des fortunes en lobbying pour autoriser
leurs produits en Europe »
Conséquence de cette situation, la moindre utilisation d’une molécule provenant d’un fabricant de pesticide asiatique, cantonnera tout producteur de thé aux seuls marchés asiatiques, tant les taux autorisés en Europe sont faibles. Cette situation rend plus difficile, l’importation de produits authentiques dans l’UE.
Le bio est-il alors la solution ?
Le label bio, lorsque le cahier des charge est correctement appliqué, permet effectivement de garantir qu’aucun pesticides n’ont été utilisés pour la production d’un thé. Mais, comme nous avons déjà eu l’occasion de l’aborder dans notre précédent article, la culture sans pesticides impose aux producteurs de thé d’accepter une plus grande incertitude vis-à-vis de leur production. Ce qui se traduira mathématiquement sur le prix de vente de leur récolte. Qui plus est, dans le cadre de la labélisation bio, il faut en plus ajouter des coûts d’audit pour chaque lot de thé et des coûts de contrôle en douane à l’importation. Ce qui, mis bout à bout, alourdit grandement l’addition. Surtout que tous les thés ne sont pas égaux face aux nuisibles.
« Tous les thés ne sont pas
égaux face aux nuisibles »
Les thés nature, généralement produits en petites quantités et en feuilles entières, pâtiront directement des attaques des nuisibles comme les oiseaux et les insectes : à la fois d’un point de vue esthétique mais aussi gustatif. En revanche, sur les thés parfumés ou mélangés, les conséquences seront moindres, car l’intégrité de leurs feuilles a peu d’importance pour le goût final ; qui sera soit masqué par des arômes, soit arrangé au travers de mélanges et du broyage.
« Les thés bio bons marchés sont avant tout
des produits de grande consommation »
Les conséquences des implications du label bio seront donc bien plus importantes sur les thés nature qu’elles ne le seront pour les thés transformés. C’est ce qui explique que de nombreux thés bio soient aussi bons marchés : ce sont avant tout des produits de grande consommation.
Notre expérience de jeunes importateurs
En tant que jeunes importateurs, Tea Project a été confrontés de près à cette réalité sur l’usage des pesticides. Nous avons rencontré de nombreux producteurs qui nous proposaient des produits de « bonne qualité », mais pour lequel ils avaient eu recours à l’usage de pesticides. C’est d’ailleurs le cas de la grande majorité des thés produits en Asie.
Nous avons aussi eu à faire à des producteurs moins scrupuleux, nous assurant n’utiliser aucun pesticides pour s’attirer nos faveurs, mais qui étaient incapables de nous fournir les justificatifs nécessaires le moment venu. L’un d’entre eux nous glissera même à l’oreille : « qu’il était très rare que la marchandise soit contrôlée en douane » ou « je n’ai jamais eu de problème avec ça, vous ne devriez pas en avoir ».
« Nous avons fait le choix
de rester fidèles à nos valeurs »
Face à ces nombreuses propositions plus ou moins vertueuses, nous avons fait le choix de rester fidèles à nos valeurs. Cela a entrainé de nombreuses complications et nous a contraint à redoubler d’efforts pour dénicher les thés qui composent aujourd’hui notre gamme. Cependant, ces décisions ont renforcé notre conviction profonde que cette industrie méritait mieux : pour ces consommateurs et pour le respect de notre environnement.
Notre démarche vis-à-vis des pesticides
Chez Tea Project, nous croyons dans l’intelligence des consommateurs et nous pensons que sur la base d’informations pertinentes, ils prennent toujours les bonnes décisions.
« Chez Tea Project, nous croyons
dans l’intelligence des consommateurs »
La problématique environnementale a été depuis nos tout débuts au cœur de nos préoccupations. Nous avons toujours souhaité, à notre échelle, contribuer à l’émergence de modes de consommations vertueux.
C’est pourquoi, nous avons décidé que l’intégralité de nos thés seraient certifiés sans pesticides par des organismes indépendants, comme SGS ou eurofins, qui testent tous nos thés afin de vérifier la non-présence de plus de 450 substances.
« Nous avons décidé que l’intégralité
de nos thés seraient certifiés sans pesticides
par des organismes indépendants »
Cette approche mesurée, nous garantit des produits sans aucune trace de pesticides tout en conservant un prix très attractif.
C’est ce qui nous permet de contribuer à l’accomplissement de notre mission : partager avec le plus grand nombre la richesse des thés nature venus d’Asie.
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A propos de Tea Project :
Tea Project est une maison spécialisée dans les thés nature en provenance direct de petits producteurs.
Tous nos thés sont 100% naturels : certifiés sans arômes ajoutés, sans pesticides et en feuilles entières. Nous proposons une sélection soignée de thés oolong, thés rouges et thés naturellement parfumés.
Vous découvrirez de nouvelles saveurs qui vous feront changer votre vision du thé.
Pour aller plus loin :
Enquête – 60 millions de consommateurs
Enquête – UFC Que Choisir
Base de données – Commission Européenne
Site internet – Transparancy International EU
Guide pratique : Comment bien choisir son thé – Tea Project
Article – My Cup of Tea
Site internet – SGS
Site internet – eurofins
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